En ce moment nous trouvons de belles pommes sur les étals des marchés. Il faut en profiter car cette année la récolte a été belle et les fruits sont bien gros, juteux et sucrés. J’ai eu la chance d’aller les cueillir moi-même chez un pomiculteurs du Nord de la France (je vous raconte ça plus bas) et comme je suis rentrée avec beaucoup de pommes, j’en ai fait des gâteaux (beaucoup de gâteaux) comme ce gâteau invisible.
Qu’est-ce qu’un gâteau invisible ?
Le principe du gâteau invisible c’est qu’il y a beaucoup de fruits et peu de pâte à gâteau pour lier. Les pommes, ou des poires ou légume, sont émincées finement puis superposées en couches. En cuisant celles-ci se fondent et deviennent invisible ou presque, en un gâteau très gourmand et délicieusement acidulé.
La petite touche de rhum en plus le rend définitivement craquant à mes yeux.
Astuces pour réussir un gâteau invisible
La recette du gâteau invisible aux pommes est très simple. Il suffit d’émincer très finement des pommes et de les faire cuire avec un appareil similaire à une pâte à crêpe. Cette préparation étant facile, je vais plutôt vous donner quelques astuces pour réussir votre gâteau invisible.
Moule en silicone ou papier sulfurisé
Lors de mon premier essai je n’avais pas mis de papier sulfurisé, le démoulage a été une catastrophe malgré la dose de beurre mise dans le moule, je ne saurais donc que trop vous conseiller d’en mettre un à moins d’avoir un moule en silicone comme Emilie chez qui j’ai pris la recette.
La taille du moule carré 23×23 est parfaite pour 6 parts de gâteau invisible de taille raisonnable, j’en aurai bien pris plus mais j’ai dû être sage, chacun ayant bien terminé la part qui lui était destinée (même les petits estomacs !).
Choix des pommes d’un gâteau invisible
Le choix des pommes fait aussi varier la texture de ce gâteau invisible. La première fois j’avais utilisé des pommes pirouettes (celles de la photo ci-dessous) qui sont plus croquantes.
La deuxième fois les pommes boskoop plus fondantes ont donné un meilleur résultat au niveau de la texture. Pour le goût c’est toujours très fruité et très bon.
Vous voyez sur la photo ci-dessous les fines couches de pomme qui se fondent dans le gâteau invisible.
Gâteau invisible aux pommes
Ingredients
- 2 œufs
- 50 g de sucre
- 1 sachet de sucre vanillé
- 20 g de beurre demi-sel
- 10 cl de lait
- 1 c à soupe de rhum brun
- 70 g de farine
- 1 sachet de levure chimique
- 6 pommes
Instructions
- Fouettez les sucres et les œufs jusqu’à ce que l’ensemble mousse bien et double de volume.
- Versez le lait tiédi avec le beurre fondu et le rhum.
- Continuez de fouetter puis ajoutez la farine et la levure.
- Mettez le four à préchauffer à 180°c.
- Lavez puis épluchez les pommes.
- Coupez-les en 4 et épépinez-les. Tranchez-les en fines lamelles à l’aide d’une mandoline. Mettez les tranches au fur et à mesure dans la pâte pour éviter qu’elles ne s’oxydent.
- Disposez les tranches de pommes dans un moule carré de 20 x 20 cm garni de papier sulfurisé en essayant de faire en sorte que les lamelles de pommes soient bien horizontales (cela fera plus joli à la découpe).
- Faites cuire 40 minutes à 180°c puis attendre 15 minutes avant de sortir le gâteau du four (ainsi les pommes seront bien fondantes).
- Démoulez puis poudrez de sucre glace avant de servir.
Notes
Qu’est-ce qu’un pomiculteur ?
Comme je vous le disais en introduction j’ai cueilli moi-même les pommes qui ont servi dans cette recette de gâteau invisible. En effet j’ai pu me rendre dans le verger du Colombier près de Lille où j’ai été accueilli, quelques blogueuses dont moi, par Martin Noyon pomiculteur.
Un pomiculteur cultive les arbres de fruits à pépins comme les pommes mais aussi les poires.
Cette visite s’inscrivait dans le cadre de l’opération « Vergers ouverts » qui a eu lieu les 23 et 24 septembre dernier.
Depuis 2011, les pomiculteurs de l’Association Nationale Pommes Poires donnent rendez-vous au grand public lors de l’opération « Vergers ouverts ». C’est l’occasion pour les producteurs de partager la passion de leur métier et de dévoiler certains secrets qui entourent la production du fruit préféré des Français : j’ai nommé la pomme !
Pendant ces deux jours, plus de cinquante exploitations labellisées « Vergers écoresponsables » ont ouvert leurs portes au public et j’en ai profité. J’ai donc pu découvrir comment sont cultivées les pommes dans ces bonnes pratiques.
Il y a 1300 pomiculteurs français qui sont agréés Vergers écoresponsables dont le Verger du Colombier où je me suis rendue. Cela veut dire que les pomiculteurs s’engagent à :
- Favoriser la biodiversité :
Le maintien de l’herbe entre les rangs de pommiers (tondue 2 fois par an sans herbicide), l’installation d’une collaboration avec des apiculteurs et leurs ruches favorisent la présence des abeilles et donc la pollinisation et le développement des pommes.
- Privilégier des méthodes biologiques :
De petits diffuseurs de phéromones sont accrochés aux arbres pour lutter contre le ver de la pomme. Ils diffusent l’odeur de la femelle papillon perturbant ainsi le mâle qui ne la trouve plus. Ainsi il n’y a plus d’accouplement, plus de larve et donc aucun ver dans les pommes.
Certains insectes ou oiseaux permettent de combattre les nuisibles comme les pucerons. Leur présence dans les vergers est donc favorisée en privilégiant des espaces refuges comme des haies, des nichoirs ou des hôtels à insectes.
- Raisonner les interventions en verger :
Le contrôle du taux d’humidité permet d’ajuster les apports en eau, l’élimination des feuilles tombées à l’automne permet de limiter les risques de tavelure. Il s’agit d’un champignon se développant au printemps et qui donne des taches brunes sur les feuilles et les fruits les rendant impropres à la consommation. Un traitement n’interviendra qu’en dernier recours et toujours par voie externe qui s’éliminera à la pluie (bouillie bordelaise)
- Récolter les pommes à la main à maturité optimale :
Différents outils permettent d’apprécier la maturité d’une pomme, réfractomètre pour le taux de sucre, pénétromètre pour vérifier la fermeté, taux d’amidon …
- Garantir la traçabilité par la tenue d’un cahier de culture où chaque intervention sera consignée et justifiée techniquement.
- Faire contrôler les pratiques par un organisme indépendant
Vous voyez un piège à papillon ci-dessus, et les mesures par réfractomètre et pénétromètre effectuées par Martin Noyon, ci-dessous.
Vous l’aurez compris toutes ces bonnes pratiques ne peuvent qu’amener des fruits sains et riches en goût. Cette année le gel du printemps a abîmé les pommiers qui ont eu moins de fleurs. Les fleurs qui sont restées ont donné de très belles pommes, plus grosses car moins nombreuses sur les branches. J’ai rapporté une pomme Boskoop de 500 g !
Elles ont aussi un taux de sucre plus élevé (14 g/l au lieu de 12 habituellement) et sont très juteuses.
Le verger du Colombier élabore aussi des jus de pommes, de pommes poires et pommes fraises. Les fruits sont pressés et simplement mis en bouteille sans aucune adjonction (un petit flash pasteurisé tout de même). Ils sont absolument délicieux avec un bon vrai goût de fruits.
J’espère que ce long article (Trop? Dites-le moi) vous aura plu et vous aura donné envie d’aller à la rencontre des pomiculteurs de votre région. Il y en a certainement qui font de la libre cueillette près de chez vous. Profitez-en !
C’est un des gâteaux que je dois impérativement tenter. En espérant que cela fonctionne sans gluten et sans œufs. Je me souviens de ta story sur instagram concernant les Vergers. Je trouve cela super. Des vergers écoresponsables. Moi qui suis dans le bio je ne peux qu’aimer cette démarche. Si elle pouvait être généralisée …. Belle soirée Annie. Bises
Il y a tellement peu de pâte par rapport aux pommes que cela ne devrait poser trop problème avec ta panoplie habituelle de substituts aux œufs et de mix sans gluten. Et je suis bien d’accord avec toi si toutes ces pratiques pouvaient être étendue à l’agriculture en général, la terre et ses habitants ne se porteraient que mieux!
Grosses bises Marie
Un reportage bien instructif et un super gâteau invisible extrêmement tentant… bonne soirée
Merci Muriel, bonne soirée
J’aime beaucoup ton gâteau et ton reportage est vraiment instructif et intéressant. Continues à nous régaler. Bisous !
Merci Muriel pour tes encouragements qui me font chaud cœur, je continue donc à jouer les reporters 😉 !
Ouah très envie de croquer dans une pomme! vu qu’il ne reste plus de gâteau!!bande de petits gourmands…je comprends car c’est tellement bon un gâteau aux pommes et le tiens à l’air succulent (je tenterai bien sûr) tu as fait une ballade magnifique et très intéressante, on ne se doute pas qu’il faut tant de bonnes pratiques pour avoir de beaux et bons fruits!!Bravo à ce pomiculteurs du Nord ainsi qu’à toi pour ce récit bien détaillé et tes belles photos. Bisous ma chère Annie.
Même nature ces pommes sont délicieuses, si tu passes vite il nous en reste encore contrairement au gateau qui lui se dévore en une fois 😉
Et merci tous ces gentils compliments qui me touchent toujours.
Des bises !
Ton gâteau est tout simplement superbe!!!!
Quant à ton article sur les pomiculteurs, je l’ai trouvé vraiment intéressant et pas du tout long..
Du coup j’ai fait quelques recherches si dans ma région de Bourgogne, je pourrais trouver quelques pomiculteurs l’année prochaine… mais non….. Heureusement j’ai toujours mon petit producteur local en qui j’ai toute confiance pour mes fruits de saison!!!
Bonne journée
Merci beaucoup de ton commentaire Chris. Cela me fait bien plaisir que tu aies fait la démarche de chercher. C’est dommage qu’il n’y ait pas de pomiculteurs participants dans ta région mais heureusement qu’il n’y a pas qu’eux 😉 Du moment qu’il y a de bonnes pratiques le résultat ne peut être que bon.
Belle et douce soirée
Depuis le temps que je veux tester ce fameux gâteau invisible… quand je vois le tien ça me donne super envie et j’aime beaucoup la petite touche de rhum 😉
Belle journée Annie
Bisous
Parfois il suffit d’un petit déclic pour sauter le pas… Bon parfois il peut être long à arriver 😉 C’est comme le gâteau magique, je reste dubitative, tu l’as déjà essayé toi?
Bisous
Ca a l’air super bon, d’autant que je vais avoir des pommes à écouler. Vraiment une bonne recette !
C’est LA recette qui utilise un max de pommes! Tu me diras si ça t’a plu
Bel article et belles photos aussi 😉 et quel délice ce gâteau invisible, indémodable et indétrônable 😉 A l’époque je l’avais testé aux courgettes 🙂
Bonne journée
Merci beaucoup Cathy! Moi aussi j’ai déjà testé celui aux courgettes mais pour l’instant je ne suis pas aussi convaincue que pour celui aux pommes. Celui-là va devenir un classique chez moi 😉
Belle soirée
Gâteau testé ce midi, avec cette petite pointe de rhum, un régal !
Lecture très intéressante, j’aimerais pouvoir aller cueillir les pommes dans un verger bio !
Merci pour cette recette !
Je suis ravie que cette recette et lecture vous aient plu. Le verger dont je parle dans l’article est en train de passer certaines parcelles bio, cela doit être le cas chez d’autres peut-être près de chez vous?
Avec autant de fruits ça ne peut être qu’une bonne gourmandise. Ces pommes sont magnifiques
Oui il y a tellement de fruits que le gâteau en devient invisible 😉
beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte. un blog très intéressant. J’aime beaucoup. je reviendrai. N’hésitez pas à visiter mon blog (lien sur pseudo). au plaisir
J’en prendrais volontiers un bout.